Fuir dans le travail : comment s’en rendre compte et agir pour s’en sortir ?

S’il est relativement courant de parler de fuite dans l’imaginaire, à travers des livres, des films, des jeux vidéo, etc., il est en revanche plus rare de parler de fuir dans le travail. Et pour cause, la fuite dans le travail semble passer beaucoup plus inaperçue dans la mesure où elle peut être valorisée socialement.

 

Freud a mis en évidence que de nombreuses personnes fuient la réalité en se réfugiant dans leur fantasme. Si ce phénomène est parfois manifeste – nous pouvons pensez à quelqu’un qui renonce à sa vie sociale pour se plonger toute la journée dans son jeu vidéo ou dans sa série préférée – il est le plus souvent beaucoup plus discret et insidieux.

 

Dans les relations amoureuses par exemple, il n’est pas toujours évident de pouvoir distinguer clairement ce qui relève du fantasme et ce qui relève de la réalité. À travers la jalousie, la possessivité, la dimension passionnelle de la relation, la dimension fantasmatique de la relation amoureuse peut toutefois apparaitre, notamment quand elle entre en contradiction avec l’amour porté à l’être aimé.

 

Aussi, il n’est pas forcément évident de se rendre compte que l’on fuit dans le travail dans la mesure où l’activité professionnelle est une activité valorisée socialement. Il semble alors que c’est surtout quand la personne ne travaille pas qu’elle peut plus facilement réaliser sa propre tendance à fuir dans le travail : en ne supportant pas les week-end, en tombant malade pendant les congés où même en ne s’autorisant pas ces derniers, la fuite dans le travail apparait d’autant plus que l’activité professionnelle est empêchée. Avec le confinement par exemple, certaines personnes qui ont été empêchée de travailler se sont rendues comptes de l’extrême difficulté qu’elles avaient de pouvoir être seule, seule avec elle-même.

 

Autrement dit, le travail peut servir à fuir le moment de se retrouver seul avec soi-même. Tel une occupation, au sens propre du terme, l’activité professionnelle peut être utilisée pour occuper l’attention, afin de ne pas avoir le temps de penser ou plutôt afin d’éviter certaines pensées.  

 

 

Aussi, quand cette fuite dans le travail a des répercussions nocives, tant pour celui qui fuit son existence que pour l’entourage qui en supporte les conséquences, la psychothérapie et la psychanalyse apparaissent alors comme essentielles pour sortir de cette spirale : elles permettent de traiter les pensées que l’être évite par son activité.

 

En effet, grâce à la méthode des libres associations, le patient va découvrir petit à petit les pensées inconscientes contre lesquelles il se défends : ce faisant, il aura moins besoin de construire un rapport d’évitement en occupant son esprit par le travail où par une autre source d’occupation.